• Randonnée

Les refuges, lieux de passage, lieux de vie

Perdu dans l’immensité montagnarde, entre alpages et minéralité des cimes, il se recroqueville sur sa chaleur tandis que la lumière décline lentement. Derrière les fenêtres, se dessinent les silhouettes des randonneurs attablés et du gardien affairé. Un refuge, c’est à la fois un lieu de passage et, surtout, un lieu de vie. Plus de 100 refuges accueillent les randonneurs en Savoie Mont Blanc. 

Tout près ou plus loin

Pour les atteindre, il faut marcher. De longues heures, ou seulement un petit peu. Avec de simples chaussures de randonnée ou avec du matériel d’alpinisme. Que l’on soit montagnard chevronné ou néophyte sur les sentiers, que l’on soit doté de jambes interminables ou de petites gambettes, les refuges s’affirment comme des havres de quiétude en pleine nature. 

 

Il n’existe pas un, mais des modèles de refuges, indique Jacques Pietu, vice-président de la FFCAM*.

Certains sont extrêmement faciles d’accès – à seulement 15 minutes des routes – tandis que d’autres nécessitent 5 heures de marche avec du matériel. Bon nombre d’entre eux ont été rénovés et offrent couchettes individuelles et douches chaudes, alors que d’autres n’ont pas encore été réhabilités et sont beaucoup plus rustiques.

 

Parce qu’ils dépendent étroitement de leur environnement, les refuges font écho aux activités que leur territoire permet de pratiquer. 

Dans le massif du Mont Blanc, les établissements sont très typés alpinisme. Dans le Chablais, les Aravis, la Tarentaise, la Vanoise ou la Maurienne, ils sont typés randonnée et accessibles à tous.

Vue sur la Pierra Menta depuis la terrasse du refuge de Presset dans le Beaufortain

 

Gardien du refuge du Mont Pourri dans le Parc national de la Vanoise
L'âme du refuge

Le gardien

S’il existe des refuges non gardés, qui se résument souvent à une cabane isolée au confort spartiate, la plupart des refuges abrite une âme. Une âme au caractère généralement bien trempé tant le métier de gardien est intense et difficile.

Un refuge se définit par deux composantes : d’une part, le bâtiment et son environnement naturel ; d’autre part, le gardien, qui imprime sa marque par le biais de l’accueil, de la restauration et des animations, poursuit Jacques Pietu. 

Poser son sac à dos derrière les murs de pierres et de bois, c’est faire une halte dans un univers où nos repères et nos habitudes sont bousculés. Ici, on partage la chambre, on dîne tous à la même table et ni l’énergie ni l’eau ne coulent de source.

Le gardien joue un rôle pédagogique dans la sensibilisation aux problématiques environnementales

En venant dans un refuge, on touche du doigt les problèmes liés à la production d’énergie, à l’eau ou encore aux déchets. Il y a donc une forte dimension éducative.  

Conscients de l’importance de cette sensibilisation à l’écologie et au milieu montagnard, tous les acteurs du tourisme accordent aux refuges une place centrale dans leurs politiques.

Les collectivités territoriales participent activement à la réhabilitation et à la vie des refuges car elles savent que l’itinérance n’existerait pas sans eux. Ils sont essentiels au développement du tourisme en montagne, souligne Jacques Pietu.

Accessibles, confortables et accueillants, les refuges ont donc tous les atouts pour séduire. Y compris les enfants qui, après avoir découvert les charmes d’une nuitée en altitude avec l’école, amènent bien souvent leurs parents jusqu’à la cabane, tout là-haut sur la montagne.

 

*jusqu'en avril 2021 ndlr 

Magazine Emotions n°13 / Marie Paturel - YPM 

Le saviez-vous ?

Lorsque vous partez en itinérance sur les sentiers de randonnées l'été, il est préférable de réserver au préalable les refuges se trouvant sur votre parcours. 

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